Saint-Jean-sur-le-Lac : des résidents privés d’eau potable

  • Publié le 12 sept. 2025 (Mis à jour le 12 sept. 2025)
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Depuis plusieurs semaines, les habitants de Saint-Jean-sur-le-Lac font face à un approvisionnement limité en eau potable, qui, dans de nombreuses maisons, est trouble et impropre à l’usage domestique.

Depuis plusieurs semaines, une cinquantaine de familles de Saint-Jean-sur-le-Lac sont plongées dans une crise de l’eau qui mine leur quotidien. Selon les résidents, la pression est quasi nulle et, lorsqu’elle coule, l’eau est brune, opaque et impropre tant à la consommation qu’à l’hygiène. « Ce matin, j’ai lancé une brassée de lavage et ce qui est sorti de ma laveuse, on ne peut même pas appeler ça de l’eau », déplore une citoyenne sur les réseaux sociaux.

Des résidents n’y croient plus. « C’est inconcevable qu’en 2025, des familles, des enfants et même des personnes malades doivent vivre sans accès à de l’eau potable », s’indigne Laurence Béland, dans un communiqué qui vise à faire état de la situation. Elle ajoute : « la pression d’eau est quasi nulle et, lorsqu’elle coule, elle est impropre à la consommation ».

Une gestion administrative complexe

Le problème trouve son origine dans l’abandon du réseau privé Aquagestion, auparavant responsable de la distribution d’eau. Malade, le propriétaire a remis la gestion au ministère de l’Environnement, qui a ensuite contraint la Ville de Mont-Laurier à prendre en charge deux réseaux d’aqueduc privés à Saint-Jean-sur-le-Lac. Il s’agit de réseaux qui remontent à l’époque de la municipalité de Des Ruisseaux. Rappelons que depuis le début des années 2000, les municipalités de Des Ruisseaux et de Val-Limoges ont été annexées par la Ville de Mont-Laurier.

Le maire assure que l’eau est potable

De son côté, le maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, tient un discours plus nuancé. Il reconnaît les problèmes de pression et la coloration désagréable de l’eau, mais affirme que les analyses bactériologiques démontrent que celle-ci respecte les normes. « Oui, elle est potable. C’est sûr que si ce n’est pas une eau claire, des résidents se posent des questions. On fait analyser l’eau régulièrement, parce qu’on a des normes à respecter. C’est pour ça qu’on met des avis d’ébullition. Jamais nous ne prendrions le risque de lever un avis d’ébullition si la santé des gens était menacée », insiste-t-il, soulignant au passage que les citoyens de secteur sont bien informés de l’évolution du dossier par les autorités de la Ville.

Concernant la couleur de l’eau, il note que cela est arrivé une seule fois lors d’un test. « En ouvrant les valves, ils se sont aperçus que ce n’était pas les bonnes.  Alors l’eau est devenue brune. ». Il ajoute que les plans du réseau ne sont pas très précis. « Il y a des fuites aussi. Mais on ne peut pas les localiser. Les plans que nous avons sont épouvantables. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. »

Bourdon précise également que la municipalité n’a reçu aucun financement pour la remise à niveau complète des infrastructures, dont le coût pourrait atteindre plusieurs millions de dollars. La Ville espère obtenir des subventions gouvernementales afin de limiter l’impact financier sur les citoyens.

La prise en charge du réseau a été imposée sans financement supplémentaire, ce qui complique la gestion et les travaux nécessaires pour assurer un service complet et fiable, selon le maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon. « On nous l’a imposé sans aucun financement et on assume nos responsabilités. On travaille pour limiter le plus possible l’impact financier autant pour la ville que pour les gens de ce secteur-là. Si on n’a pas d’aide financière, c’est la population qui doit payer ça. »

Or, le maire affirme que la municipalité a déjà déboursé quelques milliers de dollars dans ce dossier, depuis le mois d’avril. « Nous sommes rendus à 30 000$ en équipements, sans compte le temps en homme, qui fait quelques milliers de dollars en salaire. On travaille avec les autres municipalités pour que le ministère nous donne des sommes importantes pour qu’on puisse effectuer les travaux qui vont coûter des millions de dollars à Mont-Laurier. »

En attente de solutions durables

La Ville continue ses interventions pour maintenir l’approvisionnement minimal, réaliser des réparations ponctuelles et suivre les avis d’ébullition. Des spécialistes seront prochainement mobilisés pour identifier les problèmes structurels du réseau. Toutefois, une solution pérenne nécessitera des investissements majeurs et une coordination avec le ministère de l’Environnement pour assurer un réseau fiable et sécuritaire pour tous.

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