MC Forêt redonne vie à l’ancienne usine Forex

  • Publié le 24 oct. 2025 (Mis à jour le 24 oct. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Photo Médialo - Mary Radermaker
Photo Médialo – Mary Radermaker

L’industrie forestière reprend racine à Mont-Laurier avec la reprise de l’ancienne usine Forex par MC Forêt inc.

L’industrie forestière de Mont-Laurier trouve un souffle nouveau. L’entreprise MC Forêt inc., bien connue dans la région pour ses activités en foresterie et en récolte de bois feuillu, vient de faire l’acquisition de l’ancienne usine de transformation de Forex, fermée depuis plus de deux ans. Une annonce accueillie avec enthousiasme dans la communauté, où le bois demeure l’une des principales ressources économiques.

Une acquisition stratégique pour l’entreprise

Pour Michel Caron, président et fondateur de MC Forêt, cette acquisition marque une étape charnière dans l’évolution de l’entreprise. « Pour nous, c’est une acquisition stratégique. MC Forêt existe depuis 1996, donc depuis près de 30 ans. On est spécialisés dans la récolte, l’aménagement des feuillus et les coupes partielles. Cette usine-là, qui appartenait autrefois à Forex, faisait déjà affaire avec nous pour ses approvisionnements », souligne M. Caron.

L’entreprise, qui compte déjà plusieurs divisions — foresterie, marteleurs et inventaires, sylviculture et récolte — voyait depuis quelques années une baisse d’activité en raison de l’arrêt des usines de sciage de feuillus. « Avec l’acquisition de cette usine, on consolide nos activités et on se dote d’une garantie d’approvisionnement », dit M. Caron.

Partenariat local et relance économique

La transaction a été réalisée en partenariat avec Les Chargements Éric Turpin inc., une entreprise bien implantée dans la région. « C’est un mariage de raison. Turpin est très fort sur le plan opérationnel — la cour et l’usine seront sous leur supervision. De notre côté, MC Forêt se concentrera sur l’approvisionnement, l’administration et l’investissement », résume M. Caron.

Selon le communiqué officiel, la relance de l’usine, désormais sous le nom Bois Francs La Lièvre, représente une bouffée d’air frais pour l’économie locale. Les opérations devraient reprendre à l’hiver 2026, après plusieurs mois de travaux de mise à niveau et de recrutement. « Nous sommes profondément heureux de redonner vie à cette usine qui fait partie de l’histoire de Mont-Laurier. Derrière ce projet, il y a une volonté sincère de contribuer à la vitalité économique de notre région et d’offrir à nos travailleurs des emplois stables et valorisants. », souligne la direction de Bois Francs la Lièvre.

Près de 90 emplois à la clé

L’entreprise prévoit créer environ 90 emplois à terme, dont 30 dans l’usine et 60 en forêt, sans compter les retombées dans le transport et les services régionaux. « C’est un projet porteur. On prévoit lancer le processus d’embauche dès cet automne. En décembre, on offrira une formation en classe aux nouveaux employés, suivie d’une formation pratique en janvier à l’usine. La production standard commencera en février », assure M. Caron.

Le président souligne que le sciage de feuillus requiert une expertise particulière : « C’est plus complexe que le résineux, explique-t-il. Tout repose sur la qualité du bois et les hauts grades. On veut s’assurer que notre main-d’œuvre soit bien formée dès le départ. »

Un marché exigeant, mais prometteur

Même si les marchés du bois demeurent fragiles, M. Caron se dit confiant. « Les marchés sont bas en ce moment », reconnaît-il, « mais c’est une bonne période pour acheter des usines. Le feuillu, comme l’érable ou le bouleau jaune, fluctue moins que le résineux. C’est du bois d’apparence, du bois de qualité. »

L’usine transformera principalement de l’érable et du bouleau jaune, avec un peu de bouleau blanc et de peuplier. Le bois sera scié en planches de différents calibres — « 4 quarts, 5 quarts, 6 quarts » — avant d’être vendu à des fabricants de meubles, planchers, marches et autres produits de finition. « Ce n’est pas une usine de volume, mais une usine de valeur ajoutée », précise-t-il. « On mise sur la qualité et la constance. »

Un pari sur l’avenir

Cette acquisition survient dans un contexte économique difficile pour l’industrie forestière, marqué notamment par la fermeture récente de l’usine Domtar à Maniwaki.

Malgré tout, M. Caron reste optimiste. « Oui, l’économie est difficile, mais il faut distinguer les marchés. Les usines de résineux sont touchées par les taxes sur le bois d’œuvre, mais pas nous. Le bois franc répond à d’autres dynamiques. On est dans un creux de vague, mais ce qui vient après un creux, c’est souvent une remontée. »

Un projet enraciné dans la région

Pour Michel Caron, cette relance va bien au-delà des affaires. « MC Forêt, c’est une entreprise d’ici, née ici. Ce projet, c’est aussi une façon de redonner à notre milieu et de créer des emplois de qualité pour nos jeunes. On veut bâtir un avenir solide, enraciné à Mont-Laurier. »

Les travaux préparatoires sont déjà en cours, et si tout se déroule comme prévu, les premières planches de bois feuillu sortiront de l’usine Bois Francs La Lièvre dès février 2026.

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