Travaux sur les rues de la Madone et du Pont : les commerçants du centre-ville inquiets

Lors de la séance du conseil municipal du 8 septembre, plusieurs commerçants du centre-ville ont fait part de leur mécontentement concernant les chantiers en cours sur les rues de la Madone et du Pont. Les discussions ont porté sur les enjeux de sécurité, d’accessibilité et d’impact économique liés à ces travaux.

Karine Legault, propriétaire du salon de coiffure Phoenix, a été l’une des voix les plus entendues. Elle a tenu à préciser qu’elle ne s’oppose pas à la réalisation des travaux. « Nous ne sommes pas contre le chantier, mais nous ne sommes pas en accord avec l’organisation et la signalisation », a-t-elle affirmé.

Selon elle, le plan de sécurité du chantier n’est pas respecté de manière adéquate, ce qui complique les déplacements pour les piétons, en particulier les aînés et les personnes à mobilité réduite. « On nous affirme que le chantier est sécuritaire et qu’il n’y a rien à faire de plus, mais comment peut-on réellement croire que la situation actuelle protège les piétons ? Est-ce acceptable de dire à nos aînés ou aux personnes en difficulté de simplement rester chez eux ? » s’est-elle indignée.

Mme Legault a également dénoncé la gestion du stationnement, estimant que des espaces sont réservés aux ouvriers alors que les clients doivent se garer plus loin. « Je refuse d’être réduite au silence. Je ferai tout pour défendre la sécurité et la dignité de mes clients, ainsi que la survie de mon commerce », a-t-elle soutenu.

D’autres commerçants ont appuyé ses propos, évoquant la complexité de circuler entre plusieurs chantiers simultanés, incluant ceux de la bibliothèque, de la MRC, de la rue du Pont et de la Madone. Des trottoirs barrés, des barrières renversées et des zones de passage jugées dangereuses ont été rapportés, ce qui rend l’expérience piétonne particulièrement difficile.

Sur le plan économique, plusieurs marchands constatent une baisse d’achalandage et de revenus. Certains ont dû réduire les salaires de leurs employés ou puiser dans leurs fonds personnels pour maintenir leur commerce à flot.

Les commerçants demandent principalement un accès plus clair et sécurisé pour les piétons et les clients, une meilleure signalisation et la garantie de stationnements proches de leurs commerces, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Ils insistent sur le fait que ces mesures sont indispensables pour préserver la fréquentation du centre-ville et la survie de petites entreprises locales. « Oui, ça va être beau quand ce sera terminé et nous serons contents d’avoir un beau centre-ville. Mais cela ne doit pas se faire au sacrifice de nos commerces », lance Mme Legault.

Un mal pour un bien pour la municipalité

Le maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, reconnaît les inconvénients, mais rappelle que ces travaux étaient devenus indispensables. « Nous comprenons les frustrations, mais il s’agit de travaux essentiels pour améliorer l’infrastructure et la qualité de vie au centre-ville », a-t-il indiqué.

La Ville a indiqué qu’elle continuera d’évaluer la situation et de collaborer avec les entrepreneurs pour atténuer les impacts des travaux, tout en respectant les normes de sécurité en vigueur. Une nouvelle rencontre est prévue pour examiner les ajustements possibles, alors que les commerçants restent attentifs à l’évolution du chantier et à la mise en œuvre effective des mesures annoncées.

Rappelons que sur le plan financier, la Ville confirme que les investissements pour ces projets n’impliquent aucun règlement d’emprunt. Les travaux de la rue du Pont représentent un investissement de plus de 3 M$, dont 2,5 M$ proviennent de la Taxe sur l’essence et contribution du Québec (TECQ) et 500 000 $ sont puisés à même les surplus affectés. Pour la rue de la Madone, la facture dépasse 1 M$, financée à 80 % par le Programme d’aide à la voirie locale (PAVL – volet redressement et sécurisation), le reste étant assumé via la taxe à l’investissement.

Selon la Ville, le chantier de la rue du Pont doit s’échelonner jusqu’au mois d’octobre, tandis que celui de la rue de la Madone devrait être complété dans les mêmes délais.