La passion de TrippB

  • Publié le 11 nov. 2025 (Mis à jour le 11 nov. 2025)
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TrippB.
TrippB.

100% local, 100% vrai

Le 11 octobre dernier, le rappeur TrippB (de son vrai nom James Trudel), originaire de Mont-Laurier, a brûlé les planches de l’Espace Théâtre en première partie de Souldia. Entrevue avec l’artiste aussi humble que passionné.

Récemment, tu es monté sur les planches de l’Espace Théâtre pour faire la première partie du très populaire Souldia. Quelle a été ta réaction lorsqu’on t’a proposé ce projet ?

Je n’en revenais pas, pour vrai. J’étais en train de travailler – je fais du gazon ici, à Montréal – et j’étais entre deux terrains quand Mélanie (Lucas) du Chapeau m’a  contacté. Ma réaction a été de dire oui directement, parce que c’est une chance de fou (…) J’avais toujours dit que je ferais un jour l’Espace Théâtre, alors je n’ai pas hésité.

Comment as-tu trouvé ton expérience?

Très bien. Je pensais que ce serait plus stressant parce que c’était à l’Espace Théâtre, mais finalement c’était comme n’importe quel show. Quand je suis arrivé là-bas, je savais que ça allait bien aller parce que c’était un feeling que je connaissais. Quand j’étais sur le stage, je ne voyais plus rien, j’étais vraiment dans mon monde (…) C’était pas mal le fun. Ça m’a permis de voir qu’il y a des gens qui me suivent, autres que mes amis et le monde proche de moi. Ça m’a étonné de voir la jeunesse qui me connaissait, je ne pensais pas.

Est-ce que tu as toujours voulu faire de la musique ?

C’est un rêve qui s’est développé à 12 ou 13 ans. C’est là que j’ai connu l’amour du rap et que j’ai su que c’est ça que je voulais faire. C’était mon rêve, et il n’y avait plus rien d’autre qui comptait.

Quels sont les artistes qui t’ont inspiré, à l’adolescence?

Au début des années 2000, le rap était vraiment big aux États-Unis, même si ce n’était pas encore mainstream. J’avais adoré Eminem avec son vidéoclip de The way I am (…) À cette époque-là, je ne savais pas encore ce que c’était vraiment, le rap, mais quand j’ai vu ce vidéoclip, ça m’a tué. C’est là que j’ai su que c’était ça que je voulais faire. C’était de la magie pour moi, et je voulais faire pareil. Plus tard, il y a eu 50 Cent. C’était mon idole, et je voulais enregistrer pareil comme lui. Je ne savais pas comment, je n’avais aucune idée, alors j’écrivais ses chansons sans même connaître l’anglais, à partir des sons seulement. C’est pas mal une de mes premières expériences, essayer de rapper des onomatopées qui n’ont pas de sens!

Quand as-tu commencé à écrire tes propres chansons?

Une journée, je sortais de l’École Polyvalente (Saint-Joseph) et j’ai rencontré mon vieux chum du primaire, Justin Despaties (alias Smylz), dans le skatepark. Il m’a reconnu et m’a fait écouter son rap sur son vieux MP3. Ça m’a tué! Je lui ai demandé comment faire pour créer cette magie-là parce que je voulais faire ça moi aussi. Il m’a dit qu’il connaissait un gars, Julien Mercier (alias Versatile) à Mont-Laurier qui pouvait nous enregistrer. Je suis devenu fou, ça réalisait mon plus grand rêve! C’est juste ça que je voulais (…) On est arrivés chez eux, on a rappé ensemble, on a fait des freestyles, Smylz m’a montré comment écrire, comment suivre des beats. Depuis, je n’ai jamais lâché.

Est-ce que le freestyle fait encore partie de ton processus créatif?

Oui, c’est toujours comme ça que j’invente de nouvelles chansons, que je trouve mes idées. C’est la base. Tout a commencé avec ça, et je freestylais bien avant de savoir écrire. C’est super important, c’est l’esprit et l’essence d’un artiste, c’est comme ça qu’on se trouve.

Comment as-tu choisi ton nom de rappeur?

Quand j’ai commencé à faire du rap, je faisais aussi du breakdance. Tout ça, c’est une grande famille (…) Je dansais au Studio Danse Impact avec Suzy Gervais, et il fallait tous qu’on se trouve un nom de danseur. Tout le monde s’appelait B Boy quelque chose. Moi, j’avais choisi B Boy Banks, parce que je rêvais d’avoir de l’argent même si je n’avais aucun compte en banque encore (rires). J’ai fini par arrêter de danser à cause de problèmes de genoux, alors je me suis investi à fond dans le rap sous le nom de B Boy Banks. Les gens se sont tranquillement mis à m’appeler Triple B Boy, vu qu’il y avait 3 B dans mon nom, et j’ai fini par enlever le Boy et ne garder que TrippB.

Y a-t-il des projets créatifs qui s’en viennent pour toi?

Non, jamais de projet. Je ne peux pas. Les projets, ça annonce du malheur, tant qu’à moi. J’aime l’improviste, j’aime l’imprévu, c’est comme ça que je vis jour après jour (…) Mon plan, c’est juste de ne jamais arrêter et de continuer de m’améliorer. C’est moi qui fais mes beats, mes mix, mes vidéos, j’essaye de tout faire. J’aime répondre « oui » quand quelqu’un me demande si c’est moi qui ai fait quelque chose. Je suis bien content de ça. Je l’ai toujours fait pour moi, mais depuis le show (de l’Espace Théâtre), je réalise que si ça existe, des gens qui aiment ce que je fais alors que je ne les connais même pas, alors il faut que je le fasse pour eux aussi. Je vais passer l’hiver à travailler là-dessus.

Que dirais-tu à un jeune qui, comme toi, rêve de rapper ?

Si tu rêves de ça, alors tiens-y. Si tu y penses encore demain matin, ça veut dire que c’est ça qu’il faut que tu fasses et qu’il faut que tu fonces. Moi, j’ai basé ma vie là-dessus, ma fierté là-dessus. Je me lève et je marche là-dessus. C’est mon rêve, je m’en fous que ça réussisse ou pas, mais je suis fier parce que je sais qui je suis et je fais mon rap (…) Si jamais ça ne vient pas, ne laisse pas ça t’arrêter. Laisse le rap revenir, il revient toujours. That’s it. C’est comme ça que ça marche.

Au terme de cette entrevue, TrippB a tenu à remercier son frère Mike Trudel et ses parents, Suzie Desautels et Michel Trudel, pour leur soutien indéfectible. Afin de ne rien manquer concernant les activités du rappeur, rendez-vous sur sa page Facebook ou Spotify. 

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