Guerre de gangs au Rapide-de-l’Orignal (1/2)

  • Publié le 7 oct. 2022 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
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Rédaction Médialo


Les deux gangs se font face sur la rive nord du rapide. Seule une ligne imaginaire les sépare et chacun sait que la franchir entrainerait l’irrémédiable. Pour le moment, ils se contentent de s’injurier et de se lancer les pires insultes. Ils doivent hurler pour couvrir le fracas du rapide gonflé par les pluies d’automne, mais on ne les entend pas à dix mètres. Les gestes et leur attitude ne laissent aucune équivoque, ce sont ceux d’une chorégraphie guerrière. Un pas devant son clan, chacun des deux chefs gesticules en montrant du bras le rapide, le rivage et la colline plus loin. On devine, par leurs seuls gestes, que les deux clans revendiquent le même territoire et que l’un des deux devra céder. Sinon, ce sera la guerre.

[Nous sommes] le 23 septembre 1885. Et deux clans s’affrontent effectivement pour la possession d’un même territoire. D’un côté, le clan composé de Solime Alix, son jeune beau-frère Alphonse Hudon et les frères Adolphe et Georges Bail; de l’autre, les frères Louis-Norbert, Wilfred et Alfred Fortier. Chaque clan revendique ses droits de propriété sur les lots de la rive nord du rapide. Les Fortier ont été les premiers à explorer la région du Rapide et auraient « marqué » les limites des lots où ils voulaient s’établir; les Alix-Bail ont étés les premiers à s’installer, à défricher. Qui l’emportera? Mais reprenons l’histoire depuis le début.

Quelques mois plus tôt, au mois de juin 1885, les trois frères Fortier décident d’explorer la région de la Lièvre dont le curé Labelle, un ami de leur père, Victor, leur vante sans cesse la beauté et les possibilités tant agricoles qu’industrielles. Ils voyagent avec la diligence postale de Sainte-Adèle, leur paroisse, jusqu’à la Chute-aux-Iroquois (Labelle), où le jeune Alfred s’arrête, puis jusqu’à la nouvelle colonie de Nominingue. Louis-Norbert et Wilfrid y louent cheval et voiture et, par le chemin Chapleau, tout juste terminé, atteignent la Ferme Rouge. Là, on leur prêtre un canot pour se rendre jusqu’au rapide où ils trouvent refuge dans un abris rudimentaire qui sert de gîte aux voyageurs : bûcherons, missionnaires, explorateurs. Pendant plusieurs jours ils explorent la région et étudient la qualité des sols. Ils se rendent jusqu’à la ferme Neuve dont l’organisation les impressionne au point de vouloir y acquérir des lots. « Pas à vendre », leur répond la compagnie qui exploite le site. La possibilité la plus intéressante reste donc le rapide de l’Orignal. Au retour vers Sainte-Adèle, ils empruntent la même route qu’à l’aller.

(Suite dans la prochaine chronique historique)

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