Trois espèces rares menacées découvertes dans le lac des Écorces

  • Publié le 1 févr. 2024 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Maxim Ouellette-Legault

En août 2023, une étude menée par COBALI a permis de détecter trois espèces rarissimes menacées d’extinction dans le lac des Écorces. Celle-ci a été publiée tout récemment.

Même si la présence de certaines de ces espèces rares était déjà connue, le COBALI a confirmé la présence de deux espèces de poissons rares, ainsi qu’un herbier peu commun.

On retrouve dans le lac des Écorces le cisco de printemps. Contrairement à son cousin, le cisco de lac, le cisco de printemps ne se reproduit qu’au printemps, ce qui en fait un poisson des plus rare. Selon Pierre-Étienne Drolet, biologiste et coordonnateur de projets au COBALI, il s’agit de la seule population de cisco qui a cette particularité reproductrice au Canada.

Le chabot de profondeur est la deuxième espèce de poisson rare que l’on retrouve dans le lac des Écorces. Pierre-Étienne Drolet mentionne que la présence de cette espèce a été validée assez récemment, car elle est difficile à détecter. Le biologiste note qu’il s’agit d’une espèce extrêmement rare et que sa présence dans le lac est bien mystérieuse. « Il s’agit d’une relique de l’ère glaciaire. C’est un poisson qui aime les lacs froids. L’espèce est répertoriée dans seulement 5 lacs au Québec, incluant le lac des Écorces.»

Ces deux poissons sont désignés comme des espèces menacées par le gouvernement du Québec, le statut de protection le plus élevée au Québec.

Comme troisième espèce rare, on retrouve le potamot de Vasey, une plante aquatique susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec. Selon le biologiste, il s’agit d’une plante que l’on retrouve typiquement en Outaouais. Le lac des Écorces est le seul lac dans la MRC d’Antoine-Labelle ou sa présence a été confirmée. C’est aussi la mention la plus nordique de cette plante. « On ne s’attendait pas à trouver cette plante ici », s’étonne Pierre-Étienne Drolet.

Pour le biologiste, de telles raretés sont un argument de plus pour protéger le lac des Écorces. Néanmoins, la protection du lac passe avant tout par ces utilisateurs, que ce soit les riverains, les plaisanciers ou encore les agriculteurs. « Parfois il ne faut pas aller très loin pour sauver des espèces menacées. On en a chez nous et on peut agir sur ces espèces directement. »

«C’est un lac très spécial, il faut que les citoyens en soient conscients et en prennent soin. »
-Pierre-Étienne Drolet, biologiste

Les menaces

Outre le myriophylle à épis, on retrouve une espèce invasive dans le lac des Écorces qui pourrait prendre de l’ampleur et étouffer d’autres espèces. Il s’agit du vivipare chinois, aussi appelé vivipare oriental, un escargot envahissant originaire d’Asie. Identifiée depuis déjà quelque temps par le COBALI, cette espèce d’escargot géant aquatique est retrouvée en grandes quantités dans le lac des écorces et lac des barges.

Des actions de protection

Jocelyn Lapierre, président de l’Association de mise en valeur et de protection du lac des Écorces, rappelle que la première étape est de contrôler le myriophylle à épis. Ce dernier explique qu’à l’été, des bâches seront installées dans les zones problématiques pour étouffer le myriophylle. « Éliminé serait utopique, on veut d’abord contrôler l’algue ».

Le président ne cache pas qu’il observe attentivement la situation des autres lacs de la région, notamment le lac Gauvin, voisin du lac des Écorces, qui a mené une opération d’arrachage de myriophylle à l’été 2023.

Pierre Étienne-Drolet rappelle que chacun peut faire sa part pour aider à la conservation du lac. « Certaines pratiques doivent être ajustées. Les plaisanciers peuvent éviter de faire de grosses vagues à proximité des rives ou dans les secteurs peu profonds. Rappelons qu’il est important de nettoyer son embarcation avant de la mettre à l’eau. Il est aussi important de garder la bande riveraine intacte. Parfois, certains ont de vieux puisards qui viennent d’une autre époque, c’est important de changer cela. Éviter aussi de générer de l’érosion ».

« Le mandat du COBALI a été réalisé avec le soutien financier du Programme Faune en danger de la Fondation de la Faune du Québec (FFQ), de la municipalité de Lac-des-Écorces ainsi que de l’entreprise Evolugen », avait partagé Benoit Gauthier, Responsable des communications chez COBALI.

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