Réseau cyclable à Mont-Laurier : la transformation du chemin Adolphe-Chapleau suscite des réactions

À Mont-Laurier, l’ajout de voies cyclables, notamment sur la rue Adolphe-Chapleau, fait réagir.

L’ajout récent de bandes cyclables a entraîné le retrait de plusieurs places de stationnement à Mont-Laurier. Cette réorganisation de l’espace public bouleverse le quotidien de nombreux résidents, mais aussi celui des commerçants et des usagers qui fréquentent le secteur.

Une pétition circule actuellement sur le Web pour demander à la Ville de revoir l’aménagement sur la rue Adolphe-Chapleau. Les signataires soulignent que ces changements touchent de plein fouet des populations vulnérables, notamment les aînés, les jeunes familles et les résidents de logements du secteur du centre-ville.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens ont exprimé leur mécontentement. Certains estiment que « l’idée est bonne, mais très mauvaise en même temps » et qualifient la situation « d’apocalypse ». D’autres affirment que « plus ça va dans notre ville, pire c’est », mettant en doute la pertinence du projet alors qu’ils disent « ne jamais voir de cyclistes » dans le secteur. Un commerçant a pour sa part dénoncé une perte directe pour ses activités en jugeant la situation « inacceptable », tandis qu’un autre résident s’interroge sur « le coût en simple peinture pour ces inutiles voies ».

Une vision à long terme pour la ville

Questionné à ce sujet, le maire Daniel Bourdon rappelle que l’initiative s’inscrit dans une vision à long terme du développement de la mobilité active. Il explique que la Ville a mandaté Vélo-Québec afin d’identifier les tracés jugés les plus appropriés et sécuritaires, et que l’organisme a formulé les recommandations suivies par le conseil municipal.

« Il faut absolument offrir à la population cette possibilité-là d’avoir des voies cyclables, tant pour les touristes qui arrivent par le P’tit Train du Nord que pour les citoyens », a-t-il déclaré, ajoutant que le réseau vise aussi à encourager les jeunes à utiliser le vélo comme moyen de transport pour se rendre à l’école.

Le maire reconnaît toutefois que le réseau n’est pas encore très fréquenté, mais il se dit confiant que l’achalandage augmentera avec le temps. « Ça prend quelques années avant que la population ne commence à l’accepter et à l’utiliser. Pour moi, ce n’est pas un irritant, au contraire. Ça fait partie de la mobilité de transport qu’une ville doit offrir », a-t-il affirmé.

Concernant la pétition et les critiques, la Ville dit rester à l’écoute, mais n’entend pas modifier le projet dans l’immédiat. « Pour le moment, non. Ça vient d’être fait. Mais si un jour on s’aperçoit qu’il y a une lacune, on va être prêts à revoir le tracé », a indiqué le maire, insistant sur le fait que le projet est encore à ses débuts et qu’il doit d’abord être mis à l’épreuve de l’usage.

Alors que la deuxième phase a été terminée cet été, la Ville prévoit déjà une troisième phase du développement cyclable, notamment sur la rue Alix, où des ajustements devraient permettre de conserver des espaces de stationnement d’un côté de la chaussée. La Ville soutient par ailleurs que l’aménagement actuel a été réalisé par ses propres employés, ce qui a limité les coûts liés au projet. Jusqu’à maintenant, elle a investi 80 000 $ pour la première phase du plan cyclable urbain et 32 000 $ pour la deuxième.