Le CSSHL dans l’eau chaude

  • Publié le 29 sept. 2025 (Mis à jour le 29 sept. 2025)
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Archives Médialo
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Entre l’éclatement de scandales sexuels et la mise en demeure d’un de ses conseils d’établissement, le Centre de services scolaire des Hautes-Laurentides (CSSHL) s’est récemment attiré les foudres de plusieurs internautes sur les réseaux sociaux.

Le 22 septembre, on apprenait qu’un membre du personnel non enseignant de l’école primaire Saint-Eugène, à Mont-Laurier, était formellement accusé de contacts sexuels sur une élève. Les faits reprochés se seraient produits à l’intérieur d’une période d’environ deux ans. Alors qu’il s’agit de la troisième accusation à caractère sexuel visant un membre du personnel du CSSHL en seulement quelques mois, de nombreux internautes se sont insurgés, se questionnant même à savoir si les élèves fréquentant les établissements scolaires de la région étaient en sécurité.

Rappelons qu’un peu plus tôt en 2025, une enseignante a été accusée de leurres à caractère sexuel pour avoir communiqué par moyen de télécommunication avec deux personnes âgées de moins de 18 ans en vue de commettre des délits et que le directeur adjoint de l’École Polyvalente Saint-Joseph, Jean-François Pelletier, a été accusé d’exploitation sexuelle et d’agression sexuelle sur un enfant de moins de 16 ans alors qu’il était en situation d’autorité. Un scandale de prostitution juvénile à la polyvalente de Mont-Laurier remontant à 1990 et impliquant entre autres un ancien directeur et un surveillant a également refait surface.

Parallèlement, à l’école Aux Quatre Vents, le conseil d’établissement a refusé pour la deuxième fois d’entériner le budget proposé par le CSSHL. Ce second refus a mené à une mise en demeure de la part du centre de services, exacerbant les tensions et menant le conseil d’établissement à lancer un appel à la solidarité sur les réseaux sociaux. De son côté, le CSSHL a invoqué ses obligations légales et affirme vouloir maintenir un climat de collaboration avec les différents conseils d’établissement et les parents d’élèves.

Refus d’entériner le budget
Dans une lettre ouverte récemment adressée à L’info, le conseil d’établissement de l’école primaire Aux Quatre Vents (regroupant les écoles de Chute-Saint-Philippe, Lac-des-Écorces, Kiamika et Val-Barrette) affirme avoir été victime de « tentatives d’intimidation » du CSSHL. En effet, après avoir refusé à deux reprises l’adoption du budget présenté pour l’année 2025‑2026, le conseil d’établissement aurait notamment reçu une mise en demeure de la part de son centre de services. Ces refus, précise le conseil d’établissement, s’expliquent par le fait que les propositions de budget du CSSHL ne reflétaient pas « les besoins réels de [leur] établissement ».

Ainsi, le conseil d’établissement souhaite lancer une invitation à la solidarité en s’adressant aux autres conseils d’établissement, de même qu’aux parents d’élèves et à l’ensemble de la population.
« L’éducation est un droit fondamental ; aucune contrainte budgétaire ne peut justifier qu’on sacrifie la réussite de nos enfants (…) L’avenir de nos enfants – et de toute notre société – repose sur l’accès à une éducation publique de qualité. Exigeons un réinvestissement massif et durable en éducation. »

« L’éducation est un droit fondamental ; aucune contrainte budgétaire ne peut justifier qu’on sacrifie la réussite de nos enfants. »
– Le conseil d’établissement de l’école Aux Quatre Vents

La réponse du CSSHL
Le 19 septembre dernier via communiqué, le CSSHL a tenu à rectifier le tir concernant la mise en demeure adressée au conseil d’établissement. « Il est important de souligner que le conseil d’établissement exprimait une volonté légitime de protester contre les compressions budgétaires en éducation annoncées dans les médias », affirme l’institution.

Depuis juin dernier, la direction de l’école Aux Quatre Vents et le CSSHL auraient communiqué à quelques reprises avec des représentants du conseil d’établissement afin d’« expliquer les modalités légales liées à l’adoption du budget de l’école, pour entendre et comprendre l’intention du conseil d’établissement et enfin, pour rassurer ses interlocuteurs quant à l’obligation légale d’adresser au conseil d’établissement une mise en demeure. »

Cette obligation légale mentionnée par le CSSHL fait référence à la Loi sur l’instruction publique, qui oblige l’adoption du budget d’une école. Cela étant dit, cette même loi enjoint aussi aux conseils d’établissement d’agir « dans le meilleur intérêt des élèves », et permet par le fait même à ces derniers de refuser d’approuver une proposition telle que présentée.

Pas de nouvelle proposition prévue
Le 22 septembre, le directeur général du CSSHL, Alexandre Marion, a malgré tout annoncé publiquement ne pas avoir l’intention de proposer un nouveau budget au conseil d’établissement de l’école Aux Quatre Vents. Cette décision, a-t-il souligné, s’explique par le fait que le montant total alloué au CSSHL par le gouvernement demeure inchangé.

« Les conseils d’établissement occupent une place fondamentale dans le fonctionnement des écoles. Ils permettent aux parents et au personnel de participer activement aux décisions concernant le quotidien des élèves. Cette implication donne une voix importante aux parents, enrichissant ainsi le système scolaire et renforçant la collaboration entre les différents acteurs », a assuré le CSSHL dans son communiqué avant de réitérer « son souhait de collaborer avec tous les parents dans un environnement bienveillant et respectueux. »

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