Des tarifs douaniers qui touchent le cœur des Laurentides

  • Publié le 12 août 2025 (Mis à jour le 12 août 2025)
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Photo: Unsplash
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Un communiqué de presse conjoint de la Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ) et de la Chambre de commerce du cœur des Laurentides (CCCL) au sujet de l’incertitude causé par les tarifs douaniers du président Trump a été récemment publié, en voici les grandes lignes.

Intitulé L’incertitude fait mal à l’économie québécoise, le communiqué émis le 3 août dernier fait état des inquiétudes qui persistent dans les Laurentides et dans l’ensemble de la province.

D’entrée de jeu, le communiqué souligne que contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas les tarifs eux-mêmes qui font le plus mal aux entreprises et à l’économie du Québec, mais bien l’incertitude crée par les menaces et les multiples voltefaces du président Trump depuis plus de neuf mois.

Fait rassurant, on y apprend que grâce à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), la grande majorité, soit 91% des produits qui traversent la frontière ne sont pas affectés par ces nouveaux tarifs.

C’est plutôt l’incertitude et l’imprévisibilité de la nouvelle administration républicaine qui freinent une grande proportion des investissements, en plus de faire perdre des milliers d’emplois dans des secteurs clés et qui minent nos entreprises. Situation particulièrement inquiétante, car cette incertitude a de lourds impacts sur notre économie à court terme, mais également à moyen et long terme si ce contexte devait perdurer.

Voici les quatre principaux impacts de cette incertitude sur les entreprises d’ici et sur notre économie :

  • Chute préoccupante de l’emploi dans des secteurs clés entre janvier et juin 2025, notamment :
    • Perte de 25 000 emplois dans le secteur de la construction entre janvier et juin 2025;
    • Perte de 15 000 emplois dans le secteur manufacturier entre janvier et juin 2025;
    • 4000 emplois perdus dans le secteur primaire.
  • Ralentissement des investissements qui met en pause notre économie, notamment :
    • Baisse de 318 M$ des investissements dans le secteur manufacturier entre 2024 et 2025 :
    • Manufacturier : – 318 M$
    • Produits en bois : – 220 M$
    • Agroalimentaire : – 35 M$
  • Exportations du Québec vers les États-Unis (janvier 2025 vs mai 2025) :
    • Toutes les marchandises : – 2,2 G$ (- 25 %)
    • Produits métalliques et minéraux : – 945 M$ (- 40 %)
    • Produits du bois et matériaux de construction : – 135 M$ (- 13 %)
  • Fuite des capitaux vers les États-Unis
    • Les investissements canadiens vers les États-Unis ont déjà bondi de 273 % depuis dix ans, alors que les investissements américains au Canada n’ont augmenté que de 94 %. Ce déséquilibre préoccupant pourrait s’accentuer avec l’entrée en vigueur du One Big Beautiful Bill Act.

Protectionniste américain une stratégie qui fonctionne

On l’entend sur le terrain depuis des mois, les entreprises québécoises accélèrent leurs investissements au États-Unis afin de ne plus avoir à subir l’incertitude et se mettre à l’abri de certains tarifs. La stratégie protectionniste semble fonctionner. Si le Canada a longtemps été perçu comme la porte d’entrée vers les États-Unis, le vent est en train de tourner, alors que les investisseurs internationaux et les entreprises choisissent de plus en plus d’investir, de déplacer leurs opérations ou de s’établir au sud de la frontière.

Ces données démontrent clairement l’ampleur des conséquences économiques pour le Québec et imposent une intervention rapide des deux ordres de gouvernement. « Depuis plusieurs mois, nous répétons qu’il est impératif d’agir sur les leviers que nous contrôlons. Nos entreprises ne doivent plus être à la merci des annonces du président des États-Unis. Il est maintenant temps de passer de grandes annonces aux actes », insiste Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.

« Dans les Laurentides, nous sommes fiers de notre savoir-faire régional, de notre présence manufacturière et de notre vitalité entrepreneuriale. Nos entreprises ont besoin de stabilité pour continuer d’investir, d’innover et de créer des emplois de qualité », souligne quant à lui Alexandre Girard-Duchaine, directeur général de la Chambre de commerce du cœur des Laurentides.

C’est maintenant qu’il faut agir

Selon La FCCQ et la Chambre de commerce du cœur des Laurentides, des actions urgentes s’imposent, et ce, dès aujourd’hui. Elles demandent aux gouvernements de mettre des mesures en place pour freiner les conséquences de l’incertitude économique, notamment par :

  • L’instauration d’une préférence québécoise et canadienne (contenu local) dans l’attribution des contrats publics;
  • L’accélération des projets miniers et énergétiques;
  •  La réduction des charges réglementaires et fiscales pour redonner de l’oxygène aux entreprises québécoises;
  • La mise en place d’un programme d’achat local afin de soutenir la demande pour les entreprises québécoises.

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