Club de golf Arundel: Une erreur qui bouscule une saison entière

  • Publié le 15 sept. 2025 (Mis à jour le 15 sept. 2025)
  • Lecture : 4 minutes
Photo Médialo – Patrice Francoeur
Photo Médialo – Patrice Francoeur

Une méprise entre deux produits d’épandage a eu pour effet de complètement chambouler la saison de golf à Arundel.

L’erreur est survenue au tout début de la saison de golf. Une période cruciale et fort occupée pour ceux qui ont la tâche de préparer les terrains et les verts et de s’assurer qu’ils soient d’une qualité irréprochable pour la saison.

Stefan Lebel, directeur général du golf Arundel a accepté de répondre aux questions de L’info la semaine dernière afin de revenir sur un été passablement chaotique.

L’équipe du Club de golf Arundel est aux petits oignons pour les installations, et ce, même l’hiver, surtout en ce qui concerne les verts. « Comme chaque année, entre Noël et le jour de l’an, on les a déglacés pour qu’ils soient en bon état, il ne faut pas laisser la glace embarquer sur les verts, ça les abime. Au mois de mars, ils étaient impeccables », se remémore M. Lebel. Au mois d’avril, il note des taches de moisissures de formes rondes. « J’ai immédiatement appelé l’agronome en charge. » De concert avec son équipe, et en prévision d’un gel nocturne, il prend la décision de déposer des bâches sur chacun des verts afin de les protéger. Après réflexions, il demande plutôt à son équipe – afin d’éviter toute humidité – de retirer les bâches nouvellement installées et d’épandre un fongicide granulaire, son équipe s’exécute. Une erreur s’est malheureusement produite, et ça allait changer du tout au tout l’allure de la saison de golf.

L’erreur est humaine

« On s’est trompé de produit. » Le directeur admet que les deux bouteilles de même que les deux étiquettes sont fort semblables… et que l’erreur est humaine. Les effets dévastateurs ne se sont pas immédiatement manifestés, le produit réagit beaucoup moins par temps froids. Le produit qui a été malencontreusement utilisé sert à désherber le pourtour des arbres afin de les protéger des assauts qu’ils subissent par les tracteurs qui tondent l’herbe.

Une décoloration de l’herbe des verts est ensuite notée, des fertilisants et des vitamines sont épandus. « Les verts étaient jouables, on a d’ailleurs joué jusqu’à la fin du mois de juin. Ils ont ensuite bruni, on a ajouté du fer. J’ai été épaulé par l’inventeur du produit, il m’a accompagné pendant tout le processus. Il m’assure que les racines ne seront pas affectées et que dans 28 jours les choses devraient rentrer dans l’ordre. » Par acquit de conscience, le directeur général fait parvenir un échantillon à un laboratoire ontarien.

Fin-mai, lors d’un cocktail avec les membres du club, M. Lebel prend la parole et relate les malheureux événements des dernières semaines.

Les résultats des échantillons envoyés à l’Université de Guelph lui parviennent enfin, on ne note aucune trace du produit et le feu vert est donné: on ensemence. On attend sept jours et rien ne pousse. On procède à un nouvel ensemencement. On attend. Nouvel échec.

D’un commun accord avec les propriétaires du golf, John et Leanne Moore, on cesse tout ensemencement et on prend la décision « d’arracher » les verts. Une autre tâche colossale les attend: créer de nouveaux verts temporaires puisque les originaux ne pourront être utilisés pour plusieurs semaines.

Lebel souligne que ni fongicides ni herbicide ne sont épandus sur les allées. Pas exclusivement par souci d’économies, mais aussi pour l’environnement. « Le golf est brodé par la rivière Rouge, un joyau ici, on s’y baigne ma famille et moi. »

Mécontentement et résilience

Malgré des tarifs réduits, les golfeurs ne sont pas aussi nombreux qu’à l’habitude. Les revenus sont à la baisse. M. Lebel s’accroche et tient mordicus à ne licencier aucun de ses 50 employés. En date du 8 septembre, aucun d’entre eux n’avait été licencié.

Pour ce qui est des membres qui ont préalablement payé leurs frais annuels, la plupart s’accommodent plutôt bien de la situation et se montrent bons joueurs. D’autres, en revanche, ont été très offusqués, les réseaux sociaux se sont enflammés et des commentaires disgracieux y ont publié. Certains se sont sentis lésés d’avoir investi des centaines, voire des milliers de dollars et de ne pas pouvoir pratiquer leur sport dans des conditions idéales. Ce sont eux qui ont mis la puce à l’oreille à L’info qui s’est empressé de se rendre sur les lieux afin d’entendre la version des deux parties.

Lors de notre passage, les golfeurs étaient nombreux et semblaient bien s’accommoder du compromis des verts temporaires. Ensemencés depuis bientôt cinq semaines, les nouveaux verts avaient plutôt bonne mine et M. Lebel se réjouissait de l’ouverture du tout premier vert pour les golfeurs le jour même de notre visite, tous les autres devraient suivre dans peu de temps.

Au tout début du mois de septembre, tous les membres ont reçu une offre en guise de compensation : un remboursement partiel de la saison en cours pour ceux qui ne désirent pas renouveler leur abonnement pour la saison prochaine ou alors un rabais de 50% pour l’an prochain pour ceux qui désirent continuer de fréquenter le golf. Bien que cette offre n’ait pas fait l’unanimité, M. Lebel constate qu’à ce jour une majorité de golfeurs ont accepté de renouveler leur membership pour l’an prochain. On avait initialement fixé la date limite pour accepter ou refuser l’offre au 12 septembre, à la demande de certains membres, la date a été reportée au 30 octobre, question que les golfeurs puissent d’ici là garder un œil sur l’évolution des verts.

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