Les ermites de la Belle Île

  • Publié le 23 sept. 2022 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
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Rédaction Médialo


Face aux frustrations et malheurs de la vie moderne, qui n’a pas rêvé de partir vivre seul sur une île loin des soucis et des épreuves? Ce rêve idyllique a été réalisé par deux frères célibataires de la région, James et Louis Prud’homme, au Lac Gauvin.

James Prud’homme (1887-1966), fils de Martin Prud’homme et Julie Bélisle établis au Lac des Écorces en 1913-1914, a passé sa jeunesse en bordure du Lac Gauvin et a toujours rêvé de posséder la Belle île, la seule île du lac. En 1942, son rêve devient réalité : il achète l’île de 35 acres et y habite seul pendant 7 ans. En 1949, son frère Louis (1896-1971) vient le rejoindre après avoir passé sa vie comme cuisinier et commis à l’entretien des baraques et bâtiments militaires du service féminin de l’armée canadienne pendant la deuxième guerre mondiale. Les deux frères vécurent de nombreuses aventures sur l’île. Son aménagement ne s’est pas fait tout seul : construction du quai en pierre qui demandera deux ans d’effort, le déplacement d’une roche de plusieurs tonnes qui nuisait à la cour, à l’aide d’un « arrache-souche à crémaillère », à raison de quelques pouces à chaque essai sur une distance de plusieurs verges.

La présence des ours était également à surveiller. Il existe plusieurs anecdotes d’ours ravageant le champ de maïs ou la réserve de glace contenant les stocks de viandes. Afin de palier au problème, ils ont construit de nombreux pièges. L’un d’eux consistait en un appât suspendu au-dessus de la glacière reliée au poignet de l’un des frères. Lorsque l’ours attrapait l’appât, le mouvement de la corde éveillait le dormeur qui n’avait qu’à saisir sa carabine et aller à la rencontre de l’intrus. On imagine le reste.

Bien entendu, l’isolement apporte de nombreux inconvénients, mais la nécessité est la mère de l’invention. Ainsi, en utilisant le pied d’un hache-viande domestique, deux pièces de fer forgé provenant d’une voiture de trait, deux rondelles taillées à même un godendart, les roues d’engrenages d’un phonographe et une poignée de portière d’automobile, ils fabriquent un moulinet à pêche. Ils improvisent également des soins dentaires à l’aide d’un bâtonnet et un fil de pêche : la dent malade est reliée au bâtonnet par le fil et le bâtonnet est appuyé sur une molaire. Il suffit d’abaisser l’outil dans le sens contraire de la dent et l’effet de traction l’arrache.

Malgré tous les soucis, l’île a donné aux frères une bonne qualité de vie « …nous en avons eu [sic] de toutes les couleurs, et toujours notre amour de la tranquillité et de notre île nous a empêcher [sic] de sombrer dans le découragement. »

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