Le terrain de jeu d’Ariane Moffatt  

  • Publié le 30 juill. 2025 (Mis à jour le 31 juill. 2025)
  • Lecture : 4 minutes
Marie-Catherine Goudreau
(Photo : Adem Boutlidja)
(Photo : Adem Boutlidja)

Ariane Moffatt a surpris tout le monde le printemps dernier en lançant sans avertissement son album Airs de jeux. Alors qu’elle fait la tournée des festivals cet été, Flèche Laurentides s’est entretenu avec elle qui sera en performance au Superfolk de Morin-Heights le 22 août.  

Avec le recul, penses-tu que le lancement surprise de ton album a contribué à accroître sa visibilité auprès du public et des médias? 

Je ne regrette pas mon petit coup! Je pense que c’était intéressant de surprendre les médias, mes fans, surtout! Ç’a dynamisé la sortie de l’album, notamment avec l’émission en direct de Star Académie. C’était un beau party! Ça change les habitudes et la routine.  

Aujourd’hui, il y a une manière de faire quand on sort de la nouvelle musique, qui très dictée par les plateformes d’écoute en ligne. Dans une époque où l’on est dirigé par ces plateformes, qui ne nous payent pas nécessairement, est-ce qu’on peut décider quand et comment on sort notre musique? Il y avait un petit geste politique là-dedans.  

Puis, l’album s’appelle Airs de jeux, alors c’était une manière de s’amuser avec les gens et de créer la surprise. Je ne l’aurais pas fait si ce n’était pas cohérant avec le côté pétillant et électro-pop de l’album. 

Pourquoi avoir choisi d’écrire autour du thème du jeux? 

Dans le thème du jeu, il y a beaucoup de niveaux possibles. Par exemple, le jeu comme quand on sort des carcans et de la rigidité de notre quotidien pour s’amuser et faire des choses qui nous font plaisir, au-delà de la rentabilité et de la productivité. Également, dans nos relations, on a des niveaux de jeux. Le jeu, ça inspire aussi au contact humain, à la relation avec les autres.  

En écrivant cet album, j’ai retrouvé la joueuse de musique en moi, la maman joueuse, la joueuse qui a joué dans Nos belles-sœurs, la joueuse enfant en moi. C’est une thématique qui m’appelait pour ce projet.  

Ariane Moffatt
(Photo : Adem Boutlidja)

Quel a été le processus de création pour cet album? 

Contrairement à ce que j’ai l’habitude de faire, après la tournée de mon dernier album solo, durant la pandémie, j’ai pris du temps. J’ai acheté mon studio. J’ai pu « geeké » en masse et j’ai eu le temps de tripper avec mes machines. Aussi, j’ai enseigné l’écriture de chansons à l’Université Concordia. Bref, j’ai fait des projets qui n’étaient pas centrés sur moi et mon nombril. J’en avais besoin! Ça m’a fait du bien.  

Puis, à un moment, j’ai senti que c’était le bon moment et j’ai attaqué à nouveau la création. Toutes ces choses que j’ai faites entre temps m’ont servie à avoir une meilleure fraicheur et une meilleure disponibilité. J’ai réalisé à quel point la pop électro me manquait et que j’avais vraiment envie de retourner sur scène avec quelque chose de très dansant. C’est ainsi que l’album a trouvé son identité.  

Comment cet album se différencie de tes précédents, notamment de ton dernier, Incarnat? 

Il est complètement à l’opposé dans la vibe. C’est quelque chose de plus rassembleur, de plus universel. L’album Incarnat était vraiment autour du piano et des cordes, il y avait une forme de sobriété, d’intériorité et de douceur. Airs de jeux est comme une contre réaction vers une pop plus actuelle. Je reviens à un son que les gens vont reconnaitre, à un caractère fédérateur qu’on retrouve dans ma pop.  

Souvent, on réagit à ce qu’on a fait avant. J’étais tannée d’être toute seule sur scène : autant j’ai voulu faire ça avec Incarnat, autant j’ai voulu en profiter autrement avec cet album. On est dans une période assez austère et difficile, et pour moi, la musique est un exutoire et une échappatoire. Avec cet album, je me suis construit une ou deux prochaines années lors desquelles je pourrai me défouler sur scène, jouer avec d’autres musiciens, retrouver ce trip de gang, communier avec les gens. Je voulais avoir ce terrain de jeux et tous ses avantages. 

Bientôt 25 ans de carrière : comment tu vois cela? 

Ma plus grande réalisation dans ma carrière, c’est de durer dans le temps. D’avoir une carrière qui perdure, c’est mon plus grand bonheur. La musique, j’en mange et j’aime encore cela comme au premier jour. Je me trouve chanceuse à 45 ans de sortir des albums qui plaisent encore et d’avoir un retour positif.  

Je me suis exposée à différents défis, comme jouer au cinéma ou enseigner à l’université. J’essaye de toujours sortir de ma zone de confort, et toutes ces expériences nourrissent ma pratique artistique. Dans tout ça, j’ai aussi élevé trois beaux garçons en plus de ma carrière de femme musicienne. Ce n’est pas toujours facile à concilier, mais pour moi, la réussite de ma vie c’est d’avoir réussi à équilibrer tout cela – même si ça comporte beaucoup de défis! 

Au niveau musical, je crois qu’il ne faut pas trop résister au changement, mais plutôt essayer de comprendre, de s’adapter et de rester curieux des autres. Je pense que c’est comme ça qu’on reste pertinent.  

À quoi peut-on s’attendre de ton prochain spectacle? 

Ce sera un show électro-pop et dansant! Je vais jouer mon dernier album ainsi que des anciens succès revisités. On va avoir du fun! 

 

Ariane Moffatt sera de passage dans les Laurentides au Superfolk de Morin-Heights le vendredi 22 août. Pour des billets, rendez-vous sur le superfolk.ca. Son album Airs de jeux est disponible sur toutes les plateformes d’écoute en ligne.  

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